Projet TABAC CHAUFFE

Evaluation du potentiel cancérogène des émissions de tabac chauffé

Financé par l’INCA.

La consommation de tabac pose un problème majeur de santé publique, causant 8 millions de décès chaque année dans le monde. L’exposition à la fumée de cigarette est responsable de près de 30 % des décès par cancer et de 90 % des cancers du poumon. Le sevrage tabagique est aujourd’hui le seul moyen efficace de ralentir la progression des cancers liés au tabac. Depuis quelques années, de nouveaux dispositifs de délivrance de nicotine sont apparus sur le marché et ont rapidement gagné en popularité avant même qu’il n’y ait suffisamment de preuves scientifiques de leur innocuité pour les utilisateurs. C’est le cas de la cigarette électronique (e-cigarette) et des systèmes de tabac chauffé (HTP) qui seraient moins nocifs que les cigarettes du fait de l’absence de combustion du tabac. Cependant, la plupart des analyses toxicologiques concernant le tabac chauffé ont été réalisées par l’industrie du tabac elle-même. Par conséquent, les autorités ont un besoin urgent d’investigations scientifiques supplémentaires et indépendantes sur la toxicité potentielle du tabac chauffé afin de pouvoir réglementer ces produits dans le futur.

Nos résultats préliminaires obtenus dans le cadre d’un projet d’amorçage démontrent que le HTP émet moins de composés nocifs que la cigarette. Mais les émissions de HTP contiennent encore des composés cancérogènes et leurs quantités sont plus élevées que dans les émissions d’e-cigarette. De plus, les aérosols de HTP présentent une cytotoxicité et une génotoxicité réduites par rapport à la fumée de cigarette mais supérieures à celles des aérosols d’e-cig dans les cellules épithéliales bronchiques humaines Beas-2B. De manière surprenante, la fumée de cigarette n’induit pas de modulation des histones ou de méthylation de l’ADN dans les cellules exposées de manière aiguë.

Notre nouveau projet a pour but d’évaluer le potentiel cancérogène des émissions de tabac chauffé par deux approches : (i) une étude in vivo de cancérogenèse dans un modèle de souris avec des expositions répétées de tabac chauffé, et (ii) une étude in vitro dans des cellules pulmonaires humaines afin de mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires mis en jeu dans les processus de cancérogenèse liés aux nouveaux produits du tabac.

Ce projet devrait fournir des informations pertinentes et indépendantes sur le potentiel cancérogène des émissions de tabac chauffé et ainsi contribuer à une meilleure évaluation des risques de ces nouveaux produits du tabac par les agences sanitaires.

 

Télécharger les posters du projet :

Poster 1 – « Comparison of the in vivo genotoxicity of electronic and conventional cigarettes aerosols after subacute, subchronic and chronic exposures« 
Poster 2 – « Comparison of cytotoxic, genotoxic and epigenetic effects of heated tobacco product, electronic cigarette and conventional cigarette emissions in human bronchial epithelial cells«